Le maître et l'apprenti. [Kyûji Hyûga et Shinsaku Nara]

Kyûji bondit par dessus un petit ravin, s'accrocha à la branche d'un arbre, et tomba de l'autre côté avec douceur. Examinant les lieux, il jugea l'endroit trop à découvert, et continua sa recherche.

"Si tu veux pouvoir t'installer dans un endroit secret, il ne faut pas qu'il soit invisible : il faut qu'il fasse partie intégrante de l'endroit. Un homme habillé de la couleur sable se fera bien plus remarqué dans le désert qu'un dromadaire..."

Les paroles de son maître lui revinrent en mémoire. Effectivement, l'endroit n'était pas bon. Il lui fallait quelque chose de plus... de plus mieux quoi ! Il se remit en marche, et finit par trouver son bonheur dans une vallée qui s'étalait entre deux pics. Une cavité, située en face d'un ruisseau, large de 70 centimètres environ, fendait la montagne en 2 dans le sens de la hauteur, et, au bout d'une vingtaine de mètres, s'élargissait jusqu'à former une grotte d'un périmètre fort confortable. Au moins 30 mètres de large, pour 10 de haut. Parfait.
Kyûji desserra les cordes qui retenaient le garçon attaché sur son dos, et le déposa doucement sur le sol. Il dormait paisiblement. Toute trace de peur semblait l'avoir quitté. Kyûji prit une couverture dans son sac, l'installa sous sa tête, et en sortit une seconde, qu'il étala sur lui.
Une fois le garçon confortablement installé, Kyûji extirpa le bocal contenant le serpent de ses affaires, et le fixa dans les yeux. De très beaux yeux. D'une couleur curieusement inhabituelle pour un ophidien qui plus est... Très intéressant.
Il remarqua alors avec inquiétude que la vipère ne bougeait plus. Diagnostiquant une léthargie causé par une carence en dioxygène, il prit un kunai et perça le bocal à trois endroits. En peu de temps, le serpent reprit conscience, et releva la tête, fixant à son tour Kyûji dans les yeux. Amusé par cette tentative de résistance, il reposa le pot, et remarqua que le garçon venait de se réveiller, à l'instant même où le serpent avait reprit connaissance ! Hallucinant !
Il s'apprêtait à lui poser une question, lorsque Kyuubi, choisissant évidemment bien son moment, décida de le soumettre de nouveau à sa volonté ! Luttant contre la colère qui prenait le pas sur son calme légendaire, Kyûji se plia en deux, s'agenouilla, et s'appuya au sol à l'aide ses mains, haletant. TUER ! TUER ! Ce mot résonnait dans son crâne avec force, le forçant à prendre sa tête dans ses mains afin de ne pas hurler. Affolé, et luttant toujours contre l'emprise du Bijuu, il pensa aussitôt au garçon, qui, se réveillant dans un endroit inconnu, dans l'obscurité totale, allait prendre peur, et peut-être paniquer, voire même les mettre en danger ! S'insultant lui-même de ne pas avoir pensé qu'il était le seul à y voir, grâce à ses byakugans, il poussa un râle, et s'effondra au sol. Si le démon réussissait à le contrôler, le garçon était mort. Combattant le Bijuu de toutes ses forces, il se ferma au monde extérieur, et bientôt, il n'eut même plus conscience de la présence du gamin à ses côtés. Tout n'était que peur, colère, haine, et souffrance...

« Shizu. »

Elle était bien là, en vie. Je reprenais progressivement conscience. Je me débarrassai violemment des draps qui avaient été déposés sur moi. Tout était noir, je ne pouvais même pas voir la mèche qui était tombée devant mon œil gauche. Je crus un instant être mort. Mais la terrible sensation de brûlure qui parcourait mon bras droit me sortit cette idée de la tête.
Seulement, quelque chose n’allait pas. J’entendais de légers gémissements qui résonnaient étrangement dans l’obscurité.

« Shizu d’où vient ce bruit ? Et où est passé l’homme masqué ? »

« C’est lui, il est juste à côté de moi, il a une nouvelle crise. Il semble se battre avec lui-même, il souffre. Aide moi je suis enfermée dans un bocal de verre et l‘homme devient dangereux.»

[en effet la vision infrarouge des serpent leur permet de détecter les proies de sang chaud]

Vite, il fallait réagir. Je voulus me relever rapidement mais je sentis mes os brisés s’entrechoquer. Je retombai lourdement au sol en poussant un cri de douleur aigue. Je ressoudai rapidement les fautifs et pus enfin me relever. Shizu m’avait très bien enseigné ses talents de guérisseuse.
Je me mis à chercher mes armes à tâtons dans le noir sans résultat. Le temps pressait et les émotions de l’homme devenaient instables. Il fallait le tuer en vitesse avant qu’il ne refasse pleuvoir le malheur et la haine.
Interrompant mes recherches, j’eu un moment d’hésitation. Cet homme ne nous avait pas tué lui, et pourtant il en avait eu mainte fois l’occasion. Il n’était peut-être pas si mauvais au fond. J’avais pu constater que toute sa colère n’émanait pas de lui et qu’il ne se contrôlait pas quand un tel sentiment l’envahissait. Je fus pris d’une sorte de pitié pour le Hyûga. J’interrompis mes recherches et me mis à réfléchir à une stratégie. Elle fut rapidement établie.

« Shizu, c’est à toi de jouer, calme le. »

Je pris une pierre au sol et la lançai violemment en direction du bocal. Celui-ci se brisa et shizu se libéra. Elle chargea ses crocs d’un chakra animé d’un puissant calmant (en aucun cas soporifique) et rampa rapidement en direction de l’homme. Elle ouvra grande sa bouche prête à mordre la cheville de sa proie pour la soulager de sa colère.

[+10 pv pour le repos, +20 pv pour la guérison, -20 pc pour la guérison. -10 pc pour le calmant de Shizu.]

Soudain, Kyûji ressentit une vive douleur à la cheville. Il poussa un juron. Le serpent ! Il l'avait mordu ! S'il était particulièrement venimeux, c'en était fini de lui. S'efforçant de rester calme, il ne pouvait s'empêcher d'attendre avec anxiété les effets du poison.
Quelques minutes plus tard, il se rendit compte avec surprise, que non seulement, il n'était pas mort, mais qu'en plus, le démon avait relâché son emprise sur lui. Pourtant, il le sentait lui envoyer vague après vague son influence néfaste de haine et de rage, mais elles ne l'atteignaient plus. Il étai serein, et avait l'esprit plutôt, bien qu'un peu embrumé.

"Le venin devait contenir un sédatif... Ou un calmant."

Il se releva, et se retourna. En temps normal, il aurait été très rapide, et en position de combat. Mais là, il n'en ressentait pas le besoin. Très efficace, ce venin. Extrêmement destressant en tout cas. Il remarqua que le garçon, bien que n'y voyant absolument rien, le regardait dans les yeux. Étrange. Il observa le serpent, et remarqua qu'elle le regardait aussi. Il ramassa les couvertures, éparpillées au sol, dans la poussière, les secoua, et les plia. Une fois qu'il eut mis un peu d'ordre dans son nouveau "repère", il fixa le garçon. Il l'avait suivit du regard pendant tout ce temps. Le voyait-il ? Impossible... Le serpent, par contre, devait certainement le discerner, de par sa vision animale. Serait-il possible qu'il communique avec son compagnon, lui transmettant les informations nécessaires à la bonne perception visuelle du milieu ?

"Intéressant... Je sens que ce gamin en vaut vraiment la peine. Mais est-il digne de confiance ?...

Par respect pour le garçon, il alluma une torche à l'aide d'un petit sort Katon, et l'accrocha au mur de la grotte à l'aide d'un trou qu'il fit avec son doigt. La roche était solide, mais certains points étaient constitués d'un mélange de sédiments divers et majoritairement friables. Il était donc très facile de vider ces alvéoles, créant des cachettes diverses où on pouvait ranger des objets importants et , en l'occurrence, caler une torche solidement au mur.
La lumière chaude de la flamme baignait la salle d'une lueur jaunâtre, créant un foyer rassurant. Avec calme, mais détermination, Kyûji déclara :

-Qui es-tu ?

La grotte s’illumina d’une lumière chaude et rassurante lorsque le Hyûga alluma une torche. Je découvris une pièce d’environ 30 mètres de diamètre et haute de plafond. Je fus rassuré de pouvoir enfin voir l’homme de mes propres yeux. Shizu, elle, détourna le regard car cette clarté soudaine l’éblouissait. Apparemment l’intervention de Shizu avait très bien fonctionnée et les émotions de l’inconnu s’étaient calmées à notre grand soulagement. L’homme se déplaçait lentement et paisiblement. Il avait enfoncé la torche dans le mur de pierre et s’était tourné face à moi, me fixant avec ses yeux d’une pure blancheur. D’une voix calme et posée il m’adressa la parole pour la première fois.

- Qui es-tu ?

Ses yeux me mettaient terriblement mal à l’aise et j’évitais de croiser son regard. Je pris le temps d’observer les lieux avant de répondre à l’homme. Les seul objets présents en ces lieux étaient un tas d’affaires à l’autre bout de la salle et un bocal brisé sur le sol à côté de Shizu. Il avait pris soin de me retirer mes armes et il avait surement dû les entreposer avec les siennes. Shizu avait relevé la tête et fixait maintenant l’homme d’un air méfiant avec ses beaux yeux turquoises. Je fus un instant tenté d’utiliser la manipulation des ombres pour immobiliser ce dernier mais, après réflexion, j’en conclus que ce n’était qu’un risque inutile. Shizu rampa jusqu’à moi sans le quitter des yeux. Enfin, je répondis à l’inconnu.

- Savoir qui je suis ne devrais pas te sembler si important. Mon nom n’en est qu’un parmi tant d’autre. Tout le monde m’a oublié et la vie est plus supportable ainsi. Pourquoi devrais-je te faire confiance après ce que tu nous à fais ?

Shizu se tenait maintenant à mes côtés.

- Quelles sont tes intentions Hyûga ?

J’avais prononcé ce dernier mot avec mépris mais, au fond de moi, j’étais heureux que quelqu’un s’intéresse enfin à moi.

Kyûji constata que la voix du garçon était teintée d'arrogance, alors même qu'il se trouvait dans une situation défavorable... Il put aussi remarquer le dégoût qu'il avait éprouvé lorsqu'il avait prononcé le mot "Hyûga". Avait-il eu un lien quelconque avec un membre de son clan ?

-Oui... Je suis un Hyûga. Tu sais plus de choses à mon sujet que moi au tien. Mais contrairement à toi... Si tu bouges trop, que tu t'agites plus qu'il ne me sied, ou que tu me déplais... Je te tue.

Kyûji avait prononcé ces mots avec sa froideur habituelle. Aucun sentiment n'émanait de ses paroles. Kyûji Hyûga était redevenu le Juunin fantôme. Le tueur silencieux. L'ombre de Konoha. La Mort noire...
Il reprit la parole, toujours avec le stoïcisme dont il faisait preuve en toute circonstance.

-Tu n'es pas en mesure de me demander quoi que ce soit... Du moins pour l'instant. Tu n'es absolument pas mon égal, que ce soit d'un point de vue de la puissance ou du grade. Tu m'es inférieur. Et il va te falloir vivre avec cet état de fait. C'est une première chose.

Il tenta de déchiffrer les sentiments du garçon, mais se refusa à utiliser ses byakugans. Il n'en sut donc pas davantage. Il continua :

-Je n'ai aucune raison de te dévoiler mes intentions. Commence par me dire qui tu es, d'où tu viens, pourquoi tu étais seul dans la forêt, pourquoi tu es venu à moi, et pourquoi tu trimballes un serpent avec toi. Tu vas répondre à chacune de ces questions, et de ton plein gré, ou bien j'obtiendrai des réponses par la force. C'est une deuxième chose.

Je n’étais pas en situation de l’affronter que ce fut par le combat ou par la parole. L’homme avait raison, je ferrais mieux de lui répondre avant qu’il ne se mette en colère. Je pris quelques secondes de réflexion et répondis enfin à son exigence.

- Répondre à toutes tes questions serait fort long mais je vais tout de même essayer de te satisfaire. Tout d’abord je viens de Konoha comme tu as pu le constater en voyant mon bandeau. Je suis donc du même village que toi. Ensuite si j’étais seul dans forêt c’est parce que je chassais et qu‘avoir de la compagnie m‘est étranger. Il faut bien se nourrir. Quand à mon serpent, elle s’appelle Shizu. Quand au pourquoi elle est avec moi, c’est parce que c’est ma sœur.

Le bras tendu, je mis ma main au sol afin que Shizu remonte le long de mon bras gauche tout en s’enroulant autour.

- Oui, ma sœur, tu as bien entendu mais ce serait trop long à expliquer. De plus, si je suis venu jusqu’à toi c’est pour accomplir ma tâche, ma mission que je me suis fixé il y a quelques années : détruire les haines. Bien sûr je n’avais pas prévu de me retrouver face à quelqu’un comme toi. Pour finir, qui je suis. Je m’appelle Shinsaku quand à mon clan…

Je fis onduler mon ombre d‘une façon menaçante.

- Tu as déjà dû entendre parler des Nara.
Désolé de ne pas te donner plus de précisions mais je n’aime guère les longs discours. J’ajouterai seulement que j’ai une très mauvaise impression des Hûyga à cause d’un crime qu’a commit l’un de leurs membres il y a 3 ans de cela. Peut-être pourra tu améliorer la vision que j’ai de ce clan en faisant preuve d’un minimum de civisme à mon égard.

Le clan Nara... Très intéressant. Vraiment. Kyûji eut un frissonnement d'excitation en pensant à la technique qu'il souhaitait mettre au point alliée aux pouvoirs héréditaires du garçon. Il retint un sourire malicieux, et continua à fixer le garçon.

-Très bien... Shinsaku... Sache que la famille à laquelle j'appartiens est scindée en deux branches, unies en apparence, mais qui se haïssent mutuellement. J'appartenais à la branche inférieure, la Bunke. Aujourd'hui... Si jamais la Soke apprend mon existence, je suis un homme mort. Quand à la Bunke, elle me considère comme un lâche, et me dénoncerait sans état d'âme. Je hais mon clan. Je ne lui suis aucunement redevable. Si tu voulais trouver quelqu'un qui partage ton aversion pour cette famille... Je suis cette personne.

Kyûji avala sa salive, et soupira.

-Je ne suis pas... comme eux. Sois en sûr.

Il observa Shinsaku, et reprit d'un ton calme :

-Tu veux... détruire les haines, dis-tu... Rien que cela me mettrait en danger, si tu étais plus puissant que moi, mais comme ce n'est pas le cas... N'essaies jamais de refréner ma rage, je t'en prie, car elle est liée à une entité bien plus puissante que moi. Tu mourrais avant d'avoir pu tenter quoi que ce soit. Moi-même... Je déteste cette haine qui me manipule et me torture l'esprit, mais j'y suis sujet, comme tout shinobi doué de sentiments humains. Tu peux me détester, mais sache que je lutte jour et nuit contre ce mal dont tu prétend être le traqueur... Ceci est à prendre au sens littéral, mes nuits sont hantées par les démons...

Kyûji se leva, et ramassa un caillou qu'il lança en l'air, avant de la rattraper au vol. Il serra le poing et le réduisit en miettes, qu'il répandit sur le sol.

-Tu m'as l'air talentueux. De plus, je pense que tu ne mérites pas mes inquiétudes à ton sujet, tu m'as l'air quelqu'un de bien. Je te propose mon enseignement. Avec moi, ta puissance va vite croître, tu peux en être sûr... Si je te propose cela, Shin... Kyûji fit une pause, et se rendit compte, qu'il s'était rapidement habitué à ce prénom, jusqu'à en déduire un diminutif. Si je te propose cela, reprit-il, c'est parce que je sens que tu peux me comprendre. Et si jamais c'est le cas... Peut-être deviendras-tu mon deuxième véritable ami.

Je n’en croyais pas mes oreilles. Tout était allé si vite. En quelques minutes le Hyûga était passé du rang d’ennemi à celui d’ami potentiel. Cet homme avait vraiment su dire les mots qu’il fallait pour gagner ma confiance. Premièrement il détestait son clan et il avait des raisons bien fondées de ne pas l’aimer d’après ses dires. Ensuite il avait parlé, on plutôt sous-entendu qu’il était possédé par un démon. Quand il dicta la souffrance que lui procurait cet entité je fus pris de pitié et d’admiration pour cette homme qui endurait ce que je n’aurais pu supporter. Ce démon lui avait appris à détester sa haine ce qui me rassura et me plut.

« Enfin quelqu’un qui pourrait me comprendre dans ce monde. »

Il m’avait ensuite proposé de devenir mon instructeur ce qui me déconcerta quelque peu de par l’aspect direct de sa proposition. Mais j’étais, en fait, très heureux qu’une telle possibilité s’ouvre à moi. Je pourrai enfin continuer mon apprentissage depuis trop longtemps abandonné. L’homme m’avait appelé « shin » ce qui montrait bien qu’il parlait amicalement. Les derniers mots qu’il prononça représentaient très bien l’intérêt qu’il me portait et ceci me rendit extrêmement heureux à tel point que j’eu envi de verser une larme. Enfin quelqu’un qui me voyait et me jugeait pour ce que j‘étais réellement.

« Je dois dire que ta proposition de devenir ton élève me plaît. Cela fait plus de 2 ans que je vies loin de tout sans enseignement. Mais j’aimerais mieux te connaître avant cela. Je ne connais même pas ton nom. Dit moi qui tu es, parle moi de toi. »

Je tendis ma main gauche en direction de la cheville de l’homme libérai mon chakra afin de guérir les trous de sang qu’avait créée Shizu et les refermai en signe de reconnaissance. Relevant les yeux jusqu’aux siens que j’osais enfin regarder, je lui dit :

« Asseyons nous confortablement, je suis sûr que nous avons pleins de choses à nous dire.»

Kyûji acquiesça, et s'accroupit. Il ne pouvait pas rester assis sans se sentir oppressé... Shinsaku, lui, prit place sur un rocher, et croisa les bras, attendant visiblement une réponse. Kyûji s'autorisa un petit sourire, qui disparut rapidement lorsqu'il repensa à son histoire. Le garçon avait été honnête... Il lui fallait l'être aussi.

-Et bien... Je m'appelle Kyûji. Cela fait 25 ans que je parcoure cette vieille terre... Je n'ai qu'un seul ami : Le Hokage de ce village. Je donnerais ma vie pour lui. En fait... Ma raison de vivre est de protéger ce village et cet homme. Je n'ai jamais connu l'amour. Quand à l'amour de mes parents... Ils sont morts. Exécutés par la Soke.

Les veines de Kyûji saillirent, ses muscles se raidirent... Mais malgré Kyuubi qui essayait fortement de l'influencer, il garda son calme.

-Je ne souhaite pas épiloguer la-dessus... Mais je suis considéré comme un déserteur par mon clan, et tout le village à l'exception du Hokage. Je suis même considéré comme mort ! Personne ne doit savoir que je suis en vie.

Kyûji frotta ses mains, et sourit.

-En contrepartie, je suis assez... libre. A tel point que je trouve ma vie extrêmement monotone. Alors Shin ? Si tu m'en disais un peu plus sur toi. Quand à mon offre... elle tient toujours.

J’écoutais le discours de l’homme avec attention. Ainsi il se nommait Kyûji, Kyûji… c‘était un jolie prénom. Il s’avéra qu’il n’était pas si différent de moi. Il avait quitté Konoha et était considéré comme un déserteur. Bien sûr, moi, personne ne voulait me tuer mais j’étais parti, comme lui, pour fuir la cupidité de certaines personnes.

- Il s’emblerait que nous ne soyons pas si différent. Il y a 2 ans, moi aussi j’ai quitté Konoha. Bien que ce ne fut pas pour les mêmes raisons. J’étais devenu l’enfant maudit et tout le monde me détestait. Chaque jour je devais endurer des accusations incessantes. Tout cela m’était reproché à cause de la mort que je générais autour de moi. Tous les êtres auxquelles je me suis attaché ont péri tragiquement. Même ma sœur à failli y passer comme tu pourrais t’en douter. Je suis donc parti errer dans la forêt pour toujours. Il m’arrive toutefois de passer vite fait à Konoha en faisant attention de ne pas être reconnu. Maintenant tout le monde m’a déjà oublié. Même mon nom leur est étranger, peut-être se souviennent t-ils encore de L’ombre du serpent. L’ombre de serpent… c’est ainsi que l’on nous appelait moi et Shizu à l’époque où nous combattions ensemble et que tout le monde nous respectait.

Je me levai et fis quelques pas à travers la grande salle souterraine. Je revins face à Kyûji et, le fixant dans les yeux, répondis enfin à son offre.

- Parlons maintenant de ton offre. Je réponds oui. Tu ne t’en rends peut-être pas compte mais avoir un maître compétent est un cadeau du ciel pour moi et Shizu. Nous sommes donc près à suivre ton enseignement. Et dire que nous avions failli nous entretuer. Bien sûr ce serai moi qui serais mort et non toi.
J‘ai tout de même quelque- chose à ajouter. J’ai remarqué que tu regardais beaucoup Shizu. A une certaine époque je n’aurais pas trop apprécié que quelqu’un regarde ma sœur ainsi, dit-je en plissant les yeux comme si j’esquissais un sourire. Mais là, je pense que tu es plutôt impressionné par elle. Tu n’as pourtant rien vu de sa puissance. N’ai-je pas raison ?

Kyûji hocha la tête, et dissimulant un sourire, il renchérit :

-En fait... Je pense que sa puissance dépasse de loin la tienne. De ma vie, je n'ai jamais vu un chakra aussi pur. C'en est presque effrayant...

Il s'arrêta, et se mordit la lèvre, pris de remords. Il avait complètement oublié que Shin avait ses méridiens dans un sale état, et bien qu'il puisse malaxer son chakra, son flux était encore sûrement discontinu et très aléatoire... De plus, les organes de Shinsaku étaient probablement encore fragiles, et il devait souffrir le martyre... Kyûji se rapprocha du garçon, et appuya à plusieurs endroits avec son index et son majeur, rétablissant le réseau de chakra dans le corps de Shin. En quelques minutes, son flux avait retrouvé toute son intensité.
Kyûji recula, et, honteux, ne prononça plus un mot. Remarquant alors le sourire reconnaissant de Shinsaku (qui avait sûrement compris sa manoeuvre), il déplia les bras, les joues encore rouges de honte. Rapidement, il reprit contenance, et retrouva son stoïcisme habituel.

-Je suis navré... Je te considérais encore comme un ennemi potentiel, lorsque je t'amenai ici...

Comprenant que s'excuser ne servirait à rien, puisque Shin lui avait déjà pardonné, il poursuivit leur entretien :

-Je pense que tu a un gros potentiel. Un très, très gros potentiel. Tout en toi respire la puissance. Je le sens bien. Je n'ai même pas besoin de mes byakugans pour déceler ton talent. Avec un entraînement sévère, tu progresseras très rapidement. Je te propose de commencer... dès que tu le souhaites. Mais je voudrais d'abord que tu dormes, et que tu ml'en dises davantage sur ta soeur. Une fois cette petite mise au point effectuée... Et dès que tu seras d'aplomb, nous pourrons débuter ton entraînement !

Mon corps se décontracta complètement quand Kyûji rétablit la circulation de mon chakra. Il est vrai que je me sentais comme oppressé intérieurement par une puissance invisible. Ce fut un veritable soulagement. J’en revins à notre discussion.

- Il est vrai que Shizu est très puissante, plus puissante que moi. Mais cette incident n’aurait jamais dû avoir lieu. Je versai une larme en repensant à ce qui c’était passé à cette époque. C’était et c’est toujours une grande guérisseuse. La meilleure de tous dans l’art du irou jutsu. Il y a quelques années elle sauva une vipère qu’elle nomma Saaya. Elle combattaient toujours ensembles et étaient inséparables. Mais un jour toute cette vie de bonheur bascula. Shizu fut mortellement blessée durant une mission et la seule solution qui s’offrait à nous pour la sauver était de sceller son âme dans un autre corps, en l’occurrence celui de Saaya. Elle fut sauvée mais bien que sa puissance fut conservée, elle était moins apte au combat. Depuis ce jour je me suis juré de la protéger quelque en soit le prix. Depuis nous combattons ensemble en parfaite harmonie comme tu as pus le constater durant notre combat.

Je fis une petite pose et repris la parole me rappelant un détail important.

- Au fait, j’allais oublier. Shizu et moi nous sommes plus liés que de simples jumeaux. Nous pouvons nous parler par la pensée. C’est très pratique en combat car nous pouvons coordonner parfaitement nos attaques et de plus cela nous donne une capacité de réflexion deux fois plus importante. Ça me rappelle de bons souvenirs lors des examens à l’académie.
Pour l’entrainement c’est quand tu veux, nous sommes prêts. Il est vrai qu’un peu de repos serait le bienvenu. Je vais arranger mes plaies avant tout.

Je déroulai les bandeaux autour de mon bras droit et insuffla une longue déferlante de chakra afin que les blessures se referment complètement. Je fus pris d’un léger vertige. Il est vrai que j’avais besoin de repos.

[+40 pv , -40 pc]

Kyûji se leva, et jeta sur Shinsaku un regard affectueux. Il le força à s'allonger, et en peu de temps, le garçon s'endormit. Kyûji s'assit sur un rocher, et observa Shizu sombrer elle-aussi dans le sommeil. Il resta un moment dans cette position, le menton dans la main, le coude appuyé sur son genou, à fixer ses deux nouvelles connaissances. Il finit par s'assoupir...

-... Tu es naïf.

Kyûji refusa de regarder le Bijuu dans les yeux. Il savait qu'il finirait par succomber à son aura de haine...

-Crois-tu un instant que tu as une chance de vivre comme un vrai juunin ? En formant des genins, en menant une équipe, et en accomplissant des missions banales ? Ta mièvrerie me dégoûte...

-Tais-toi.

-Tu voulais être libre ! Et regarde-toi, aujourd'hui ! Tu es enchaîné à Konoha comme un chien à sa niche ! Souhaites-tu rester indéfiniment le laquais de Kazeigan ?

-JE T'INTERDIS DE L'APPELER PAR SON PRÉNOM TU M'ENTENDS ???

Kyûji se jeta sur les barreaux qui le séparaient du démon, et, dans un excès de rage, il frappa de son poing chargé de chakra l'air, en direction du Bijuu ! La déflagration qui s'ensuivit le projeta en arrière. Les barreaux étaient intacts, mais le démon grogna de douleur. Il sourit...

-Oui... Bientôt, tu deviendras comme moi...

-NON !

Kyûji hurla à s'en percer les tympans. Grâce au somnifère qu'il lui avait subrepticement donné, Shin ne se réveilla pas. Kyûji fondit en larmes, et, le visage dans ses mains, il s'abandonna au désespoir, dans l'attente de l'aube...

FIN DU RP -> Bilan à faire par un admin / stats remises au max

Kyuji glisse sur la pente de Kyubi peu à peu, saura t il la remonter ?

Shinsaku a dorénavent un nouveau sensei, mais quel va être son enseignement ?

La présence de shinsaku est la seule que semble tolérer le Juunin fantome, sera t il la clé de la fin de cette corruption mentale ?

Fin du rp